Le déni (2/5).

Voici la page 2 : 🙂

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foducool - il y a 2 ans

"ça arrive"
COMMENT ÇA, ÇA ARRIVE?!

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Antoine - il y a 2 ans

A notre époque faut le faire quand même pour ne pas comprendre qu'on est enceinte. Franchement j'ai du mal à concevoir ce genre de "déni"

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lamel - il y a 2 ans

Quand on ne connaît pas bien le terme, on a l'impression que c'est juste quelqu'un qui "nie" ce qui est, à l'évidence, en train de lui arriver. Mais en vrai, le déni de grossesse c'est quand le corps ne présente pas les symptômes de la grossesse. Parfois c'est tous les symptômes, parfois c'est juste quelques uns.

Le bébé a tendance à se positionner d'une façon différente, donc le ventre ne ressemble pas forcément au ventre d'une femme enceinte, ou encore la femme ne prend pas autant de poids qu'on pourrait croire... Parfois aussi les règles continuent d'arriver (surtout que certaines femmes peuvent avoir des règles très irrégulières, parfois les règles peuvent s'interrompre toutes seules pendant plusieurs mois, même en dehors de la grossesse, donc détecter une irrégularité est plus compliqué dans ces cas-là)...

Bref, les signes peuvent être durs à voir.
Maintenant, si on pense aux femmes qui sont concernées, imaginez un peu à quel point c'est dur pour elles : ça nous tombe dessus sans crier gare, on peut se sentir prise au piège, on se sent démunie...

Donc ce n'est pas vraiment la peine que le monde entier complique encore plus la situation en mettant en doute la notion-même de déni, non ?

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en passant - il y a 2 ans

Si être bien informé à notre époque comme vous l'êtes ne vous empêche pas d'avoir du mal à concevoir que cela puisse arriver, je ne vois pas pourquoi ce serait différent pour les personnes à qui ça arrive...

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foducool - il y a 2 ans

y'a une différence entre pas s'en rendre compte parce que ça se voit pas et complètement refuser le fait qu'on est enceinte alors qu'on dirait qu'on vient de gober un ballon de foot lol
(bon après c'est une reconstitution à partir d'un ouï-dire alors peut-être qu'effectivement, la fille ne ressemblait en rien à ça)

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Clém - il y a 2 ans

Merci pour cette réponse pédagogique et bienveillante ! :)

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Antoine - il y a 2 ans

Je ne dis pas que je remets en doute la sincérité et la bonne foi des gens qui sont dans le déni ni même le déni lui même.

je dis juste que je ne comprends pas ce phénomène psychologique et ses mécanismes, qui aménent justement au déni. Personnellement ça me dépasse.

Je m'en étonne d'autant plus que, comme je le disais, on vit quand même dans une époque où l'information sur tout est disponible, qu'il y a des tas de reportages sur tous les sujets, etc... Ce qui peut éventuellement parfois permettre de comprendre ce qu'on ne comprend pas soi même. C'est à dire qu'une personne dans le déni pourrait, au hasard d'un reportage, un info, etc... comprendre qu'elle est en fait dans le déni, etc... Une sorte d'auto diagnostique en quelque sorte. Sans parler des autres qui peuvent aussi voir des changements chez la personne. Bref, ce n'est pas les signes extérieurs qui manquent pour comprendre ce qui se passe même si on ne s'en rend pas compte soi même.

Je ne sais pas, d'autant que je suis un homme, donc ça m'échappe d'autant plus. Mais encore une fois, je ne cherche pas à culpabiliser, je dis simplement que je ne comprends pas vu l'époque à laquelle on vit et que globalement l'humanité est quand même mieux informée de tout et sur tout qu'il y a un siècle.

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Ewina - il y a 2 ans

Sans aller jusqu'à un deni, j'ai découvert ma grossesse à 4 mois, parce que j'ai consulté pour des maux de ventre (rétrospectivement heureusement que j'ai consulté pour quelque chose de bénin qui passait avec un doliprane...).
J'avais mes règles, pas de nausées, un ventre absolument pas gonflé, quelques douleurs à la poitrine. Ma grossesse n'a pas ressemblé à ce qu'on voit dans les documentaires ou les films.
J'ajoute que le premier test de grossesse que j'ai fait était négatif.

En sachant que le ventre gonfle peu quand on est musclée (cf les photos de coach sportives enceintes), que quelques douleurs localisées, problèmes digestifs ou ballonnements sont courants pour la plupart des femmes suivant le moment de leur cycle... Maintenant je comprends mieux comment c'est possible.

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lamel - il y a 2 ans

Je veux bien croire qu'on puisse se sentir dépassé, pour reprendre votre expression, par ce phénomène et ses mécanismes.

Mais jusqu'à présent, même la science est dépassée par ça. Que je sache, on n'a toujours pas réussi à expliquer plus précisément comment se déclenchent les dénis de grossesse, ou comment les éviter. Donc pour le moment, nous n'avons pas à disposition ces informations dont vous parlez.

Mais en même temps, je ne suis pas sûre que "savoir" suffit pour "éviter". C'est une bonne étape,oui, c'est important, oui, mais parfois le corps agit sans que la raison n'ait tout validé, tout simplement...

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Noname - il y a 2 ans

Laurel, habituellement je commente sous un autre pseudo, mais là...

J'ai moi-même fait un déni de grossesse, partiel. Je m'en suis aperçue à 5 mois 1/2 car, prise de fortes douleurs au ventre, je suis allée à l'hôpital. J'avais le ventre plat, j'avais même perdu 4 ou 5 kilos. Là on m'a annoncé que j'étais enceinte, en train d'accoucher, qu'à ce stade le bébé ne serait pas viable, que s'il mourrait l'enterrement serait à ma charge. J'étais seule, à plusieurs centaines de kilomètres de mon conjoint, j'avais 22 ans, pas de boulot, pas d'argent pour un enterrement, pas de proche avec moi, et une culpabilité immense. On m'a expliqué que je pouvais le reconnaître, ou demander à accoucher sous X, que je pourrai revenir sur cette décision de toute façon, mais que je devais décider tout de suite car je pouvais accoucher à tout moment. La mort dans l'âme, j'ai décidé d'accoucher sous X, pour parer à l'urgence. Les médecins ont tout fait pour arrêter le travail, et ça a marché ! Après avoir pu joindre mon conjoint, on a décidé d'élever cet enfant ensemble, et notre enfant va très bien. J'ai tout de même passé une semaine à l'hôpital sous surveillance et pour bénéficier d'un soutien psychologique car ma nuit aux urgences avait été particulièrement difficile.

Je ne m'en suis pas rendue compte tout simplement car mon cycle était totalement anarchique. Il m'est déjà arrivé de ne pas avoir de règles pendant 9 mois sans être pour autant enceinte. Et au cours de cette grossesse, j'ai eu des saignements, que j'ai pris pour des règles. Je prenais la pilule, on m'avait refusé la pose d'un stérilet, n'ayant jamais eu d'enfants. Et je prenais mal ma pilule. Tout simplement. J'étais entourée par mon conjoint, sa famille, des amis. Personne n'a rien vu. Parce qu'il n'y avait rien à voir : aucun ventre, aucune nausées, aucune prise de poids.

J'ai du supporter les commentaires de ceux qui pensaient que j'avais fait exprès de tomber enceinte dans le dos de mon conjoint, de mes parents qui pensaient que je me foutais d'eux, que je ne serai jamais capable de m'occuper d'un bébé, de ceux qui ont pensé que j'étais stupide parce que "quand même on est suffisamment bien informé maintenant", et d'autres encore qui ont pensé que je mentais, que je savais depuis le début, que je voulais me rendre intéressante.

Les médecins m'ont dit que ça arrive souvent quand on ne veut pas du tout d'enfant, et qu'on est persuadée qu'on ne peut pas tomber enceinte. Que le corps cache à la tête ce qu'il se passe, et que la tête ne veut pas le voit. Le bébé se met en long dans l'utérus, si bien qu'on ne le voit pas, qu'on ne le sent pas.

J'avais 22 ans, aucun projet d'enfant, ça a bouleversé ma vie entière. C'est une histoire que je ne raconte jamais, parce que la flemme d'expliquer, d'être jugée. Justement au XXI ème siècle, on est suffisamment informés, non ? Ne l'êtes-vous pas ?

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Noname - il y a 2 ans

Je me suis un peu perdue dans mon commentaire, je voulais ajouter :

Merci Laurel pour cette BD, les commentaires montrent qu'elle est nécessaire. J'ai hâte de lire la suite de ce récit, avec ta sensibilité et ton trait.

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Super Salade - il y a 2 ans

Merci pour ce témoignage détaillé. C'est bien assez dur (j'imagine, je ne l'ai pas vécu) comme situation sans devoir supporter en plus les commentaires des gens qui s'improvisent spécialistes en gynéco. Personnellement, j'ai toujours eu un cycle très irrégulier (en tous cas avant d'avoir un enfant). Du style pas de règles pendant 3 mois, des saignements hors règles, sauter un mois, etc... Donc en effet, le mythe de la femme qui a des cycles de 28 jours "comme la lune" c'est faux.

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Nathalie - il y a 2 ans

Je vous envoie plein de pensées. Je n'ai pas vécu ce que vous avez vécu, mais je suis choquée par les nombreux commentaires qui remettent en question quelque chose parce qu'ils ne l'ont pas vécu eux-mêmes. Merci d'avoir pris le temps de rédiger ce témoignage, je vous souhaite beaucoup de bonheur tous ensemble !

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Laurel - il y a 2 ans

Noname > Merci pour votre témoignage. ❤️
Mais quelle violence, de dire que l'enterrement sera à votre charge... 🤬 Comment peut-on sortir une saloperie pareille dans ce genre de situation, c'est immonde...
Je suis heureuse de savoir que le bébé a survécu et qu'il (ou elle) va bien aujourd'hui. 😙

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David - il y a 2 ans

Bon alors je n'y connais pas grand-chose dans le déni de grossesse (je savais juste que ça existait) mais est-ce que le ventre de l'héroïne n'est pas dessiné un peu trop rond ? Comme certains commentaires l'ont indiqué le corps cache le + possible ce qui lui arrive...

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Dumati - il y a 2 ans

Je me suis fait la même réflexion. J'ai lu des témoignage de personne qui arrivaient à l'hôpital à 3 jours du terme avec un ventre plat, qui ne sortait qu'après la prise de conscience de la grossesse. Là on a un peu l'impression qu'elle est cruche d'arriver avec un vrai ventre de femme enceinte...

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Blou - il y a 2 ans

Bon je sais qu'il ne faut pas chipoter sur les détails, mais la sage-femme qui affirme avant examen que la jeune fille est en train d'accoucher ça me chiffonne un peu. Et puis sur la page d'avant je trouve qu'il manque un peu de signes de douleur visibles chez la jeune fille, même si on se doute qu'elle a mal vu qu'elle s'est dit que ça méritait un passage à l'hopital, mais je ne sais pas elle a l'air stoïque.
Moi quand je suis allée à la maternité en me tenant bien droite comme ça on ne s'est pas dépêché de venir de me chercher,(et ils avaient raison), j'ai accouché bien plus tard. Bon je pinaille hein, je sais qu'on ne peut pas tout mettre dans un dessin, mais là j'ai l'impression que ça manque.

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Leaureine - il y a 2 ans

J'ai en effet trouvé la transition entre les deux planches un peu rapide, même si je comprends la volonté de Laurel de faire de cette histoire un récit condensé.
Très joli trait, comme d'habitude :)

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Kadie - il y a 2 ans

Ah les "informations"... mais elles s'adressent au mental, qui passe son temps à trier ce qui l'arrange. Donc oui, je conçois qu'on puisse faire un déni de grossesse. Pareil pour la douleur, ce n'est pas un ressenti linéaire, mesurable ; il dépend aussi de facteurs perceptifs, du taux d'adrénaline etc.
Donc, éviter de juger sur ce que les gens laissent paraître.
Et oui, au sujet du témoignage : quelle violence (inspirée des anti-IVG j'imagine) que de faire pression sur une jeune femme isolée, pour qu'elle accouche, quitte à le faire au profit d'autres (sous X). Quelle violence d'influencer les contractions pour attendre que le conjoint arrive.

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