franchement, on échappe à la mort à chaque fois qu'on respire, à chaque fois qu'on prend le volant, quand on prend une douche, quand on boit, mange la moindre de nos décisions peut entraîner notre mort prématurément, mais si on commence à se prendre la tête pour tout ça, on peut plus vivre
Il y a un gouffre entre le risque réel, et le risque supposé. Par exemple : lors des attentats, des amis étaient au stade de France (rappel pour ceux qui comme moi ont pas trop de souvenirs : il y a eu des explosions à l'entrée du stade, et 4 victimes : 3 kamikazes et le gardien de sécurité qui les a empêché d'entrer et a évité le massacre). Il y a eu un mouvement de foule, les gens sont descendus sur la pelouse, il y a eu des mouvements de panique, ... Le risque de se faire descendre par des terroristes était nul (vu qu'ils étaient déjà morts dehors, sans avoir fait de victimes autres que le gardien de sécurité qui à lui seul a évité la boucherie). Le risque de se faire piétiner lors d'un mouvement de panique était élevé.
Pourtant, ils sont resté traumatisés de cette expérience, elle (notre amie) développant une phobie sociale et n'étant plus capable de sortir de chez elle pendant de longs mois, la peur au ventre à chaque déplacement. Un observateur extérieur dirait qu'en fait, elle n'a pas risqué grand chose, et si cela ne s'était pas su, au final ils auraient continué leur vie comme si de rien n'était, sans savoir.
Mais le cerveau humain étant ce qu'il est, et vu qu'on nous rabache à longueur de temps la menace terroriste à toutes les sauces sur les chaines d'infodivertissements, on a été conditionné à réagir là-dessus. D'où la réaction qui est parfaitement normale, bien que pouvant être considérée comme excessive si on ne regarde que les faits.
Les faits, c'est certes qu'on a plus de chances de mourir ou d'être estropié d'un accident de la route, par la pollution, par une maladie, que par un terroriste. 2500 morts/an (et je ne sais combien d'estropiés) à cause de la circulation, c'est normal. 80 morts en une seule fois, c'est intolérable et on en parle pendant plusieurs années. Les faits ne vont pas dans le sens de notre réaction, mais on s'habitue très vite à quelque chose qu'on voit sans arrêt. Le terrorisme au moyen orient, ou en afrique, c'est "normal", on voit ça tous les jours, on ne s'en émeut même plus (puis en plus, le moyen orient ou l'afrique, c'est loin, ça ne nous touche pas).
Je trouve certes les réactions excessives, mais je ne suis pas un grand émotif (j'ai déjà failli être gravement blessé voir tué dans un accident de la route : je marchais tranquillement sur le trottoir un hiver enneigé, en ville, une voiture arrivait un peu trop vite, a glissé et a loupé son virage, et s'est encastrée assez violemment contre un mur à l'emplacement où je me trouvais 2s plus tôt, à moins d'1m de moi). Ben je me suis juste assuré que le conducteur allait bien, s'il avait besoin d'aide, il est reparti sans demander son reste et moi je suis allé au boulot et j'ai continué ma journée. Pourtant j'ai eu autant de risques que le protagoniste de cette histoire de me faire tuer ce jour là. Je ne sais pas comment quelqu'un d'autre aurait réagit. Peut-être certains auraient posé un congé et seraient retourné chez eux (et ils en ont parfaitement le droit). Moi ça ne m'a rien changé, juste une histoire de plus à raconter.
Très belle planche, l'angoisse est bien retranscrite, je m'y retrouve bien (je n'ai jamais été dans la situation du personnage mais la crise d'angoisse qui revient chaque soir je connais). J'ai beaucoup de peine pour lui, j'espère que le vrai survivant a été bien pris en charge par la suite :(
Evidemment, en analysant le tout au calme, tu as raison. Cependant, ces réactions qui semblent démesurées pour ceux qui ne les vivent pas s'expliquent par le fait que le stress post traumatique modifie la structure du cerveau et les connexions entre les neurones, notament au niveau du système limbique impliqué dans les émotions "brutes" en lien avec la mémoire des évènements marquants. L'angoisse incontrôlable prend alors le pas sur les capacités à raisonner logiquement.
Guillaume a (ou plutôt, j'espère, "avait") besoin d'aide pour surmonter cela. Certains trouvent leur salut dans la spiritualité ou dans l'échange avec les autres, mais on a bien compris que ce n'était pas son cas. Il lui faudrait (aurait fallu) un(e) psychiatre pour passer ce cap avec le moins de dommages possibles, on ne peut que lui souhaiter d'avoir trouvé la bonne personne pour l'aider à avancer.
La définition même du terrorisme est de provoquer la terreur. Les victimes sont tout autant, ceux qui se sont fait tués que ceux qui ont vécu les évènements, sur place, ou par écran interposé. C'est pour cela que dans notre monde hyper-connecté et médiatisé, les attentats paraissent plus violents. Personnellement, à chaque drame, je coupe tous les écrans, je respire un coup, et j'essaie de digérer l'info. Mais c'est plus facile quand on n'a pas vécu la chose directement. Vous savez ce qui m'a le plus marqué ce soir là? L'intervention du président à la télé, qui sortait d'une visite au bataclan. On lisait sur son visage le ressenti du carnage qu'il venait de découvrir. Et j'étais en colère de le voir ainsi, d'être tombé dans le piège de la terreur. Je me suis dis : ce soir, le terrorisme a gagné.
Bonjour, combien de pages va faire ce projet en tout? C'est comme quand on avance dans un livre : j'aime bien voir l'épaisseur des pages restantes pour me donner une idée de la consistance des prochains événements
Bonjour, combien de pages va faire ce projet en tout? C'est comme quand on avance dans un livre : j'aime bien voir l'épaisseur des pages restantes pour me donner une idée de la consistance des prochains événements
Je pense que l'horreur ressentie lorsqu'une mort violente, criminelle, emporte l'un de nos proches est la même partout dans le monde. Le stress post-traumatique aussi. Mais dans certaines sociétés, face à ce fléau les gens sont mieux préparés, et davantage solidaires. Les endeuillés peuvent compter sur la solidarité de leurs voisins, ce qui manque énormément en Europe...
Moi, ce que je comprends pas, c'est qu'il qualifie ce qu'il "voulait" de destin de "demi-esclave" "raté" (femme, enfants, bref). C'est pas logique, si c'est ce qu'il voulait, qu'il prenne ces termes là.
Enfin, j'imagine qu'il aurait voulu encore plus fort femme et enfants + richesse et célébrité, à lire la case, mais c'est pas clair de dire à la fois "je voulais juste une vie normale" et en même temps, de qualifier une existence normale de rat, demi-esclave" (c'est courant de ne pas avoir trouvé son âme sœur à 25, 27 ans, et de ne pas encore avoir d’enfants - l'âge moyen du 1er bébé étant de 29 ans et quelque en France, et davantage chez les cadres).
J'ai plutôt compris qu'il voulait une vie normale à ses yeux, mais que même son existence actuelle qui ne le satisfait pas, devient précieuse puisqu'on "la lui refuse". Et sa vision de son existence et de celle qu'il aurait voulu lui appartient ; Laurel s'attache à la retranscrire. Elle n'est pas forcément d'accord avec les opinions exprimées par les personnages de cette histoire :)
Je voulais juste pointer que Je ne comprends pas cette case ; Laurel est probablement la mieux placée pour savoir si c'est un problème (auquel cas elle retouche parfois certaines phrases, par exemple par souci de clarté), ou s'il vaut mieux laisser comme ça. Je propose mon avis (à savoir : je ne comprends pas la logique de ces paroles, dans cette case), Laurel dispose, c'est tout ! :)
foducool - il y a 3 ans
franchement, on échappe à la mort à chaque fois qu'on respire, à chaque fois qu'on prend le volant, quand on prend une douche, quand on boit, mange
Répondrela moindre de nos décisions peut entraîner notre mort prématurément, mais si on commence à se prendre la tête pour tout ça, on peut plus vivre
Tal - il y a 3 ans
Faut arrêter de croire que la crise d'angoisse c'est "se prendre la tête". Ce sont des réactions qui ne se contrôle pas comme ça.
Répondrenoiram - il y a 3 ans
Oué, mais je serai légitimement plus choquée, et je me poserai plus ce genre de question, si j'avais failli me faire buter à coup de kalach.
RépondreWoofy - il y a 3 ans
Il y a un gouffre entre le risque réel, et le risque supposé.
RépondrePar exemple : lors des attentats, des amis étaient au stade de France (rappel pour ceux qui comme moi ont pas trop de souvenirs : il y a eu des explosions à l'entrée du stade, et 4 victimes : 3 kamikazes et le gardien de sécurité qui les a empêché d'entrer et a évité le massacre).
Il y a eu un mouvement de foule, les gens sont descendus sur la pelouse, il y a eu des mouvements de panique, ...
Le risque de se faire descendre par des terroristes était nul (vu qu'ils étaient déjà morts dehors, sans avoir fait de victimes autres que le gardien de sécurité qui à lui seul a évité la boucherie).
Le risque de se faire piétiner lors d'un mouvement de panique était élevé.
Pourtant, ils sont resté traumatisés de cette expérience, elle (notre amie) développant une phobie sociale et n'étant plus capable de sortir de chez elle pendant de longs mois, la peur au ventre à chaque déplacement.
Un observateur extérieur dirait qu'en fait, elle n'a pas risqué grand chose, et si cela ne s'était pas su, au final ils auraient continué leur vie comme si de rien n'était, sans savoir.
Mais le cerveau humain étant ce qu'il est, et vu qu'on nous rabache à longueur de temps la menace terroriste à toutes les sauces sur les chaines d'infodivertissements, on a été conditionné à réagir là-dessus. D'où la réaction qui est parfaitement normale, bien que pouvant être considérée comme excessive si on ne regarde que les faits.
Les faits, c'est certes qu'on a plus de chances de mourir ou d'être estropié d'un accident de la route, par la pollution, par une maladie, que par un terroriste. 2500 morts/an (et je ne sais combien d'estropiés) à cause de la circulation, c'est normal. 80 morts en une seule fois, c'est intolérable et on en parle pendant plusieurs années. Les faits ne vont pas dans le sens de notre réaction, mais on s'habitue très vite à quelque chose qu'on voit sans arrêt.
Le terrorisme au moyen orient, ou en afrique, c'est "normal", on voit ça tous les jours, on ne s'en émeut même plus (puis en plus, le moyen orient ou l'afrique, c'est loin, ça ne nous touche pas).
Je trouve certes les réactions excessives, mais je ne suis pas un grand émotif (j'ai déjà failli être gravement blessé voir tué dans un accident de la route : je marchais tranquillement sur le trottoir un hiver enneigé, en ville, une voiture arrivait un peu trop vite, a glissé et a loupé son virage, et s'est encastrée assez violemment contre un mur à l'emplacement où je me trouvais 2s plus tôt, à moins d'1m de moi). Ben je me suis juste assuré que le conducteur allait bien, s'il avait besoin d'aide, il est reparti sans demander son reste et moi je suis allé au boulot et j'ai continué ma journée. Pourtant j'ai eu autant de risques que le protagoniste de cette histoire de me faire tuer ce jour là. Je ne sais pas comment quelqu'un d'autre aurait réagit. Peut-être certains auraient posé un congé et seraient retourné chez eux (et ils en ont parfaitement le droit). Moi ça ne m'a rien changé, juste une histoire de plus à raconter.
Fourneau - il y a 3 ans
Bla bla bla
RépondreGwen - il y a 3 ans
Merci pour ce témoignage. C'est fou la différence d'impact que peut avoir un événement en fonction des personnes.
RépondreBlou - il y a 3 ans
Très belle planche, l'angoisse est bien retranscrite, je m'y retrouve bien (je n'ai jamais été dans la situation du personnage mais la crise d'angoisse qui revient chaque soir je connais). J'ai beaucoup de peine pour lui, j'espère que le vrai survivant a été bien pris en charge par la suite :(
RépondreErable - il y a 3 ans
Aaaaargh !
RépondreEvidemment, en analysant le tout au calme, tu as raison. Cependant, ces réactions qui semblent démesurées pour ceux qui ne les vivent pas s'expliquent par le fait que le stress post traumatique modifie la structure du cerveau et les connexions entre les neurones, notament au niveau du système limbique impliqué dans les émotions "brutes" en lien avec la mémoire des évènements marquants. L'angoisse incontrôlable prend alors le pas sur les capacités à raisonner logiquement.
Guillaume a (ou plutôt, j'espère, "avait") besoin d'aide pour surmonter cela. Certains trouvent leur salut dans la spiritualité ou dans l'échange avec les autres, mais on a bien compris que ce n'était pas son cas. Il lui faudrait (aurait fallu) un(e) psychiatre pour passer ce cap avec le moins de dommages possibles, on ne peut que lui souhaiter d'avoir trouvé la bonne personne pour l'aider à avancer.
Max Lampin - il y a 3 ans
Une pensée pour ce rescapé (il existe en vrai) du Bataclan qui a également été rescapé de la Promenade des Anglais à Nice.
RépondreBalbylon - il y a 3 ans
La définition même du terrorisme est de provoquer la terreur.
RépondreLes victimes sont tout autant, ceux qui se sont fait tués que ceux qui ont vécu les évènements, sur place, ou par écran interposé.
C'est pour cela que dans notre monde hyper-connecté et médiatisé, les attentats paraissent plus violents.
Personnellement, à chaque drame, je coupe tous les écrans, je respire un coup, et j'essaie de digérer l'info.
Mais c'est plus facile quand on n'a pas vécu la chose directement.
Vous savez ce qui m'a le plus marqué ce soir là?
L'intervention du président à la télé, qui sortait d'une visite au bataclan. On lisait sur son visage le ressenti du carnage qu'il venait de découvrir. Et j'étais en colère de le voir ainsi, d'être tombé dans le piège de la terreur. Je me suis dis : ce soir, le terrorisme a gagné.
Phy. - il y a 3 ans
Tellement poignant...
RépondreBravo.
Vewo - il y a 3 ans
Bonjour, combien de pages va faire ce projet en tout? C'est comme quand on avance dans un livre : j'aime bien voir l'épaisseur des pages restantes pour me donner une idée de la consistance des prochains événements
RépondreLaurel - il y a 3 ans
J'ai bien avancé dans le découpage et je pense que ça devrait avoisiner les 45 pages !
RépondreVewo - il y a 3 ans
Merci !
RépondreVewo - il y a 3 ans
Bonjour, combien de pages va faire ce projet en tout? C'est comme quand on avance dans un livre : j'aime bien voir l'épaisseur des pages restantes pour me donner une idée de la consistance des prochains événements
RépondreKadie - il y a 3 ans
Je pense que l'horreur ressentie lorsqu'une mort violente, criminelle, emporte l'un de nos proches est la même partout dans le monde. Le stress post-traumatique aussi. Mais dans certaines sociétés, face à ce fléau les gens sont mieux préparés, et davantage solidaires. Les endeuillés peuvent compter sur la solidarité de leurs voisins, ce qui manque énormément en Europe...
RépondreEstelle - il y a 3 ans
Moi, ce que je comprends pas, c'est qu'il qualifie ce qu'il "voulait" de destin de "demi-esclave" "raté" (femme, enfants, bref). C'est pas logique, si c'est ce qu'il voulait, qu'il prenne ces termes là.
RépondreEnfin, j'imagine qu'il aurait voulu encore plus fort femme et enfants + richesse et célébrité, à lire la case, mais c'est pas clair de dire à la fois "je voulais juste une vie normale" et en même temps, de qualifier une existence normale de rat, demi-esclave" (c'est courant de ne pas avoir trouvé son âme sœur à 25, 27 ans, et de ne pas encore avoir d’enfants - l'âge moyen du 1er bébé étant de 29 ans et quelque en France, et davantage chez les cadres).
Laurel - il y a 3 ans
Je ne préfère pas parler en son nom, désolée, Estelle.
RépondreKadie - il y a 3 ans
J'ai plutôt compris qu'il voulait une vie normale à ses yeux, mais que même son existence actuelle qui ne le satisfait pas, devient précieuse puisqu'on "la lui refuse". Et sa vision de son existence et de celle qu'il aurait voulu lui appartient ; Laurel s'attache à la retranscrire. Elle n'est pas forcément d'accord avec les opinions exprimées par les personnages de cette histoire :)
RépondreEstelle - il y a 3 ans
Ah mais y'a pas de problème.
RépondreJe voulais juste pointer que Je ne comprends pas cette case ; Laurel est probablement la mieux placée pour savoir si c'est un problème (auquel cas elle retouche parfois certaines phrases, par exemple par souci de clarté), ou s'il vaut mieux laisser comme ça. Je propose mon avis (à savoir : je ne comprends pas la logique de ces paroles, dans cette case), Laurel dispose, c'est tout ! :)