Bon week-end, à lundi !! 😃
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foducool - il y a 5 ans

trop baaaaaaaaaaaaaaaaaas

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Max Lampin - il y a 5 ans

Un truc que je ne comprend pas.
Que ce soit 6000 ou 8000 ou plus, c'est une avance sur droits.
Le plus important c'est la suite : Le pourcentage en fonction du tirage.
A moins que l'avance fonctionne comme une sorte d'assurance, et qu'elle reste acquise quel que soit le volume des ventes ?

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Fen - il y a 5 ans

L'avance sur droits reste acquise, l'auteur n'a pas à la rembourser si le bouquin ne se vend pas du tout.
Après la part de l'auteur est en général autour de 10%, donc sur un bouquin à 20€ faut déjà en vendre 4000 avant de commencer à toucher des droits en plus de l'avance initiale, et ça c'est pas gagné, il y a un gros écart entre les blockbusters comme Asterix et les production plus confidentielles.
D'après les chiffres que j'ai pu trouver les 50 meilleures ventes de BD en 2017 vendaient en moyenne 106120 exemplaires (dont plus de 1.5M pour le dernier Asterix, signe que les chiffres plongent rapidement quand on sort des grands classiques et des séries bien installées).
Bon disons qu'un album se vend 15€ et l'auteur touche 10%, ça fait 159180€ de revenus, sur lesquels l'auteur paye ses charges parce qu'il est son propre patron, disons qu'on peut enlever à la louche 40% il reste 95508€ à se partager entre dessinateur, scénariste et coloriste, ce qui donne 31836€ net annuel chacun.
Ok sans être fou c'est pas la misère, mais ça c'est pour la moyenne des 50 meilleures ventes sur plus de 5000 nouveaux albums sortis et avec Asterix qui dope les statistiques.
J'ai pas de solution miracle, mais les éditeurs non plus ne peuvent pas vraiment payer beaucoup mieux les auteurs et faire des livres à perte dans la majorité des cas, il y a un problème de surproduction par rapport au public de la BD (donc faut être soit plus sélectif soit attirer plus de public), une trop grosse part du prix qui va aux distributeurs au détriment des auteurs et éditeurs...

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Es - il y a 5 ans

C'est le monde du travail, quoi. L'offre, la demande, le marché.

In ne peut pas d'un côté clamer qu’auteur c'est un vrai métier, et en même temps, nier tous les paramètres du monde du travail.

Dessiner, jouer de la musique, etc, c'est infiniment plus épanouissant que ramasser les poubelles ou remplir des formulaires administratifs, donc, en toute logique, ça attire du monde, trop de monde. Partant de là, c'est comme partout : si tu vends assez pour que ce soit rentable, tu peux en vivre. Sinon, tu fais comme tout le monde : tu prends un job plus en adéquation avec les impératifs du monde du travail, et tes loisirs... restent des loisirs (ou tu fais du semi-pro).

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noname - il y a 5 ans

"on ne peut pas clamer qu'auteur est un vrai métier, et en même temps nier tous les paramètres du monde du travail"
Oui, dans le monde du travail, tu touches une certaine somme à la fin de chaque mois, après toutes tes charges déduites.
Là, avec les paramètres avancés, on est loin d'avoir une paie à la fin de chaque mois (la somme est trop ridicule pour être mentionnée comme une paie).
Donc ok pour le monde du travail, mais si on veut bien accepter les inconvénients, il faudrait en avoir les "avantages" aussi. Personne dans le monde du travail n'accepterait de telles conditions, c'est tout à fait normal que les auteurs ne les accepte pas plus que n'importe qui d'autre.

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Es - il y a 5 ans

"Donc ok pour le monde du travail, mais si on veut bien accepter les inconvénients, il faudrait en avoir les "avantages" aussi".

Ce n'est pas le sujet : dans le monde du travai, si la boîte n'a pas besoin de ton travail aprce qu'elle a suffisamment de 'bras" sans toi, tu n'es simplement pas embauché. Ou alors, si tu es à ton compte, dans le monde du travail, dès lors que la demande ne te permet pas de vivre de ton boulot, tu fermes boutique et tu changes de boulot.

Artiste, c'est pareil. Tu vends suffisamment pour que ce soit rentable, très bien. Sinon, ce n'est pas la fin du monde, et tu fais comme tout le monde : tu essaies de trouver ce qui te convient le mieux au sein du champ des possibles.

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blou - il y a 5 ans

Sauf que les métiers chiants et difficiles ne sont pas forcément bien payés. Les personnes qui nettoient les toilettes, qui nettoient les chambres d'hotels (métiers difficile avec plus de charges lourdes qu'on pense), qui bossent à l'usine, qui livrent les repas... ces personnes ne font pas des métiers épanouissants ou facile et n'ont pas forcément assez pour vivre décemment. Donc non, le problème ce n'est pas qu'on nie les paramètres du travail, c'est l'être humain derrière le travail qui est nié parce que seul le profit intéresse.

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Rozenn - il y a 5 ans

Pas tout à fait. Voire non.

Puisque, justement, en s'auto-publiant, Laurel a eu un ouvrage tout à fait rentable. Et ce contexte d'auto-publication était bien "le monde du travail" et "l'offre et la demande" au sens strict.

Le monde du livre ce n'est pas que ça.
Ce sont plusieurs intermédiaires, pas toujours nécessaires (et ça change d'un éditeur à l'autre), certains sont salariés, d'autres non, et pourtant tous vivent de la vente de livres dont les auteurs, eux, ne vivent pas forcément... même quand l'ouvrage se vend "bien".

Il semblerait que ce système (d'éditeur) ait été mis en place, à l'origine, pour une volonté de censure. Donc rien à voir avec une nécessité.

De nos jours il est très difficile de s'en passer, il y a peu de librairies qui acceptent de vendre des livres auto-éditer, bcp d'auteurs auto-publiés ne sont pas reconnus puisqu'il n'y a pas eu le "filtre" de l'éditeur. Mais pour être éditeur, aucune connaissance littéraire n'est nécessaire, c'est mieux d'en avoir, ceci dit on peut s'en passer donc ce fameux "filtre" est bancal.
D'ailleurs bcp de lecteurs qui s'occupent de filtrer les livres n'ont aucune formation (bien souvent c'est le copain de la copine de machin) et ça se joue beaucoup aux goûts et aux couleurs.

Resterait bien "la pub" que pourrait fournir l'éditeur mais dans la grande majorité des cas, c'est à l'auteur de se faire sa propre pub, l'éditeur n'a pas les sous pour ça.

Donc... ce n'est pas un système qui va de soi et qui est forcément justifié.

Sinon, on aurait ce système pour tout artisan/producteur. Et bien des métiers d'un coup ne deviendraient plus rentables et ce serait un peu simpliste d'accuser "le monde du travail, c'est comme ça".

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Es - il y a 5 ans

"Pas tout à fait. Voire non.

Puisque, justement, en s'auto-publiant, Laurel a eu un ouvrage tout à fait rentable. Et ce contexte d'auto-publication était bien "le monde du travail" et "l'offre et la demande" au sens strict."

Si, précisément : en s'auto-publiant, Laurel a fait le boulot de l'éditeur, des publicitaires, des intermédiaires, etc. Elle a donc été rémunérée pour toutes ces tâches, tous ces métiers. Ce fut un énorme travail en plus (sans compter les dédicaces et le reste), Adrien a heureusement été présent pour l'épauler, et ça a payé (et tant mieux, car Laurel a semblé prendre un plaisir certain à aller chez l'imprimeur, choisir le papier, etc... et a semblé s'éclater à fabriquer des goodies pour booster la campagne Ulule).

Et, surtout, elle a pris ses risques.
Elle l'a dit dans Comme Convenu : ses précédents albums n'ont pas été super rentables. Elle les a présentés comme des boulets, sur une planche. Il est donc logique qu'un éditeur ne veuille pas miser D'AVANCE un gros paquet de fric sur le prochain opus. Le risque, ça se paie. Laurel l'a pris, elle a joué, elle a gagné, et tant mieux.

D'autres lecteurs du blog ont donné des repères en termes de ventes d'album de BD, de bénéfice des éditeurs (je ne parle pas du CA,qui ne veut pas dire grand chose).

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Rozenn - il y a 5 ans

Adrien l'a bien mieux expliqué que moi quelque part dans ces commentaires mais... c'est le principe de l'éditeur(ou en tout cas, un des principes): prendre des risques.

C'est exactement pour cela que l'auteur lui cède l'exploitation de ses droits en échange d'un maigre pourcentage (comme pour le musicien). L'idée c'est "Oui, je vous donne peu, c'est sûr, 6%, 10%, mais... c'est moi qui prends tous les risques !!"

Je ne sais pas si c'est bien ou mal, mais c'est le système.

Si les éditeurs se mettent donc à garder ce système, TOUT EN ne prenant plus aucun risque pour être toujours rentables et dans leur frais... (ce que je peux comprendre ceci dit), ce qu'ils font donc quand ils proposent des avances à 6000-8000, il faut qu'ils changent de métier.

Et c'est normal que les auteurs râlent.

C'est bien pour cela que lorsque certains éditeurs se sont mis à publier en crowdfunding (0 risques) ça a fait un tollé ! L'éditeur ne servait absolument plus à rien (déjà qu'il n'assure pas la promotion du produit qu'il édite... ici on a un produit fini, sur lequel l'éditeur ne fera pas de retour, vraiment il ne sert à RIEN).

Ensuite, parmi toutes les casquettes qu'a endossées Laurel, nombreuses - encore une fois - sont celles inventées par ce système. On peut en imaginer plein d'autre en plus si on veut. Avec un autre système d'exploitation, pour après pouvoir s'ébahir de tous ces métiers que les producteurs indépendants abattent, et donc trouver que c'est normal qu'ils aient un revenu à peu près décent à la fin.

Mais ne bonne part de ces casquettes (tiens, l'éditeur par exemple) ne sont pas des obligations dans les métiers de création.

Et même ailleurs. Le libraire qui vous vend un livre qui sera un cadeau, et propose de vous l'emballer dans du papier cadeau, endosse soudain aussi une nouvelle casquette dès lors qu'il l'emballe! Car oui, c'est une tâche à part entière ça, qu'on pourrait décider d'allouer à une personne précise (tiens et puis le fait de se servir de la machine à carte bleue aussi, pourquoi pas). Bref. Je caricature ? Oui, j'essaye de trouver un exemple qui permette de comprendre.

Vous avez de nombreux artistes joailliers ou créateurs divers et variés (sur etsy par ex.) qui produisent, et vendent leurs créations. C'est leur travail, qui implique un ensemble de tâches en plus de celle de créer le produit.

Oui, on peut décider que chacune de ces tâches est un métier à part entière, et alors le joaillier peut décider qu'il doit être payé en tant que joaillier, puis en tant qu'empaqueteur, puis en tant que gestionnaire de sa page etsy et ainsi de suite. Ce qu'il fait, j'espère, d'une certaine manière en prenant en compte son temps de travail dans ses tarifs. Mais jamais en calculant une sommes de salaires indépendants.

Il ne faut pas exagérer et arrêter la mauvaise foi... l'ensemble de ces tâches prises en compte par l'éditeur , et le diffuseur, et le distributeur etc. ne justifient pas le pourcentage qu'on laisse à l'auteur.

Laurel a fait le travail de nombreux créateurs. Un gros travail, c'est sûr, et qui mérite salaire, mais qui ne justifie en rien la part ridicule qui lui est allouée sitôt qu'elle décide de ne plus faire "que" produire une œuvre, pour qu'elle soit exploitée par un éditeur, laissant les autres tâches à d'autres, qui eux en VIVENT.

Je suis bien malheureuse de ne pas arriver à l'expliquer mieux. Peut-être qu'un économiste spécialiste du milieu et de son histoire passera et l'expliquera bien mieux que moi qui suis une branquignole.

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Es - il y a 5 ans

Rassurez-vous, je ne suis pas économiste non plus.

Mais Maliki l'a expliqué dans la BD : en 20 ans, le nombre de parution a triplé pour un volume de ventes égal.

Mécaniquement, ça signifie s'uen moyenne, chaqcun vend trois fois moins qu'auparavant (dans la vraie vie, c'est pire, parce que les "gros" intemporels type Astérix se vendent toujours beaucoup).

A partir de là, deux interprétations sont possibles :
- c'est nul, il faudrait filtrer davantage les sorties, aprce que les auteurs ne gagnent plus assez pour vivre de leurs productions
- c'est cool, de plus en plus de gens deviennent en mesure de présenter leurs œuvres et leur faire rencontrer des lecteurs potentiels, ils n'ont pas de quoi en vivre, mais c’est quand me^me infiniment plus gratifiant que de voir leurs réalisations, fruit de tant de temps passé et d’application, parquées dans le tiroir de leur bureau (ou lues en tout et pour tout par conjoint, mamie, tata et meilleurs potes).

Je penche pour l'interprétation 2.

L'idéal, évidemment, ce serait que les gens lisent et achètent davantage, afin de faire grossir le volume total de ventes, mais nous ne leurrons pas, il y a les écrans et les réseaux.

Partant de là, Laurel s'en est fort bien tirée à prendre les risques sur elle (campagne Ulule, ça ne fonctionne qu'en atteignant les 100%), passant les journées chez l’imprimeur, à choisir les artisans, le papier, les goodies, etc,et des tas d'autres choses qui prennent du temps (donc du salaire, si on demande à quelqu'un de le faire pour soi).

Je pense que le discours sur les éditeurs et les risques est à modifier depuis les réseaux et les smartphones, car c'est devenu totalement aléatoire, puisqueles canaux de communication se sont extrêmement densifiés et complexifiés (là aussi, d'ailleurs, chaque vecteur d'information a perdu de sa puissance, puisque maintenant on a blogueurs, youtubeurs, commentateurs sur Amazon et tout le reste qui s'y ajoutent).

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Woofy - il y a 5 ans

C'est tout de même 2000€ de plus.
Mais de ton côté, c'est vrai que tu ne dis pas combien tu veux. Pour une négociation ça n'aide pas.

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Toc - il y a 5 ans

Cette tête sur la dernière case ! :D

On avait beau s'y attendre, c'est fort ^^

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a - il y a 5 ans

Le rythme de publication est plus soutenu. C'est bien.

par contre, si les prix des éditeurs sont identiques, c'est qu'il est conforme à la réalité.

Peux-tu passes-tu trop de temps sur chaque planche ? Les autres dessinateurs sont peut-être plus rapide que toi ? ( ce n'est pas un reproche, hein, ... )

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Lukiluk - il y a 5 ans

Oh ben non, c'est un compliment tiens !

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Lucalb - il y a 5 ans

Pour vous donner une idée, je travaille pour deux éditeurs différents (et honnêtes) qui offrent entre 16000 et 20000 € d'avances pour 46 planches couleurs. (En général la couleur représente 20 % du montant global). Ce genre d'album se vend entre 12€ et 14€.
Je vous laisse donc calculer ce que devrait être la rémunération décente pour un album de 500 pages vendu une trentaine d'euros !
Bien sûr ce sont des avances non remboursables et il y a les droits qui tombent (parfois) par la suite. Mais en dessous d'un certain niveau d'avances c'est comme si l'auteur prêtait de l'argent à l'éditeur en attendant de voir si l'album marche (et pendant ce temps il devra éviter de manger). Alors que, prendre des risques, est le coeur de métier de l'éditeur.
Sans compter tout le travail de communication et de fidélisation des lecteurs que fait Laurel en amont ... travail qui normalement est à la charge de l'éditeur.
Je suis effaré de voir à quel point les éditeurs qui l'ont approché sont des rats.

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Jean - il y a 5 ans

Que l'avance soit 6000, 10000 ou 100 000, il faut que l'éditeur se la fasse rembourser.
Avec 6000€, il a plus de chance de ne pas trop perdre si c'est un four.
Quand vous vendrez 20 000 exemplaires par parution, il pourra vous donner plus d'avance.
Les risques pour l'éditeur ne doivent pas être trop important, sinon il peut fermer sa boîte.
Quand vous avez publié à compte d'auteur votre “Comme convenu“, vous avez investi sur vous-même, vous avez eu la chance (mérité) que ça plaise et pourtant vous n'en avez vendu que ≠6500 si je m'abuse pas. Un éditeur se base sur ce type de données pour faire des offres, c'est lui qui prend les risques financiers (avance, impression, distribution etc.) que vous avez pris, en plus sur une bd qui a été déjà mise sur le marché.
Les dessinateurs se plaignent, mais ils sont combien à être lu ? Combien de publications “fabriquées“ pour toucher un certain public ?
Je trouve que vous manquez un peu de jugeote-réflexion-d'avoir les pieds sur terre (choisir la formule qui vous semble la plus douce … :)

A enlever si vous faites paraître ma prose : autant j'ai aimé Comme convenu, autant je trouve Californid bien pleurnichard, il faudrait que ces pages soient entrecoupées de page de gaité et de bonheur pour pouvoir souffler.

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Ad - il y a 5 ans

La prise de risque est au coeur du métier de l'éditeur. Risque diminué normalement par sa connaissance du marché, et une communication adaptée.

Si un éditeur ne croit pas en un projet, il n'est absolument pas obligé de le publier. Mais si il y croit, alors il doit prendre le risque et s'impliquer un minimum pour que ça marche.

Les éditeurs sont coupables de la production de masse qu'on constate aujourd'hui. Ils ne se mouillent plus, ne prennent plus de risques et ne s'impliquent plus du tout dans le suivi d'un projet pour transformer quelque chose de prometteur en succès. Ça ne peut pas marcher tout seul comme par magie.

La somme donnée en avance pour produire le contenu est tellement faible que l'échec est 100% acceptable pour eux dès le départ.

C'est certain qu'ils ne peuvent pas lâcher des montants importants sur une tonne de projets sans réfléchir. Mais ils peuvent aussi soutenir moins de projets, et fournir un travail éditorial de qualité...

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Es - il y a 5 ans

Oui, mais soutenir moins de projets, c'est aussi laisser sur le carreau d'autres auteurs qui travaillent dur, qui ont des choses intéressantes à raconter (voire plus intéressantes que certains projets qui cartonnent, parce que si la qualité payait toujorus, ça se saurait).

Je pense qu'entre les blogs, les réseaux sociaux et le reste, le buzz peut venir de n'improte où qet su'il est de plus en plus difficile aujroud'hui de pouvoir prédire ce qui va fonctionner ou pas. Il suffit qu'un youtuber vraiment populaire parle d'un bouquin, ou que l'opus paraisse au bon moment par rapport à un fait divers ou de l'actualité, ou qu'un thème devienne à la mode subitement... la démarche de publier beaucoup sans prendre de grands risques sur aucun est compréhensible.

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Michel - il y a 5 ans

Pour un travailleur salarié, il existe un salaire minimum. Pour les autres c'est marche ou crève et on voit très bien aujourd'hui où cela nous mène : les auteurs ne vivent pas de leurs créations (alors que les intermédiaires, oui), les agriculteurs vendent à perte et se suicident (alors que les intermédiaires et la grande distribution se gavent), les chauffeurs Uber gagnent moins que le smic pendant que le site brasse des milliards et pratique l'optimisation fiscale.
Ce n'est pas qu'une question économique, de rentabilité, mais une question politique. Que fait-on pour que chacun vive dignement de son travail, surtout dans une industrie comme la BD qui rapporte du fric ?
L'idéal serait que le monde de l'édition (j'inclue les auteurs dedans)se dote d'une convention collective avec des tarifs minimums pour une page, une planche, etc. Seule la loi pourra faire changer les choses, comme ça a toujours été le cas. (Cherchez bien, les patrons n'ont jamais été à l'initiative d'aucun progrès social. Aucun.)

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Martin Penwald - il y a 5 ans

Truc rigolo à propos des avancées sociales : le patronat aimerait pouvoir virer les gens du jour au lendemain sans passer par la case préavis.
Cela dit, si ce préavis existe, c'est, à l'origine, à l'initiative du patronat, car pendant les 30 glorieuses, on ne voulait pas que les personnes employées quittent du jour au lendemain pour un meilleur emploi. À l'époque, ça les arrangeaient bien, mais maintenant …

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plouet - il y a 5 ans

C'est vrai, mais il y a aussi une notion de mise en commun du risque.

Par exemple, un éditeur devrait accepter que des livres ne soient pas rentables : il perdra de l'argent sur une (bonne) partie des titres, mais en gagnera sur les autres. C'est le modèle sur lequel reposent les business angels, qui financent eux les startups : on a beau savoir que 90% des startups échouent, ça ne les empêche pas de continuer à investir en vue de la licorne ! Tout comme, finalement, une assurance accepte de débourser des dizaines de milliers pour quelques sinistres par an, parce que la plupart des mutualistes n'ont rien ce qui assure à la compagnie un bénéfice net.

De ce que j'entends, les éditeurs prennent de moins en moins de risque, voire plus du tout, d'où la réduction des avances sur droit. Je ne connais pas la situation financière des éditeurs, s'ils cherchent juste à se faire plus d'argent ou à survivre à un marché plus compétitif (probablement les deux), je sais juste que la situation n'est pas nouvelle. Le grand Franquin de son temps s'était déjà fait rouler dans la farine par Dupuis (de mémoire, droits d'auteurs divisés par 2 contre promesse non tenue de doubler le tirage). D'après un article de libé (https://next.liberation.fr/livres/2015/07/10/modeste-et-pompon-dans-la-gueule_1345947), Franquin s'est aussi fait rouler par le Journal de Tintin.

Quand je lis des revendications des États généraux des auteurs, qui sont en net contrastes avec les sociétés d'éditeurs pour qui tout semble bien se passer, j'ai l'impression qu'on est dans le schéma classique de la grosse entreprise qui écrase les producteurs indépendants et non syndiqués. La saturation du marché en nombre d'auteurs n'aide bien sûr pas du tout.

J'espère me tromper, et je ne prétends pas détenir la vérité, mais c'est mon point de vue.

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h - il y a 5 ans

J'ai trouvé! :D

on peut voir que cet éditeur te propose 2000 euros de plus! il suffit d'aller en voir d'autres, en espérant que ça monte de 2000 euros à chaque fois!! D'ici une dizaine de personnes, ça commencera à devenir bon \o/

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a - il y a 5 ans

Ce sont des propositions d'éditeurs qui sont venus spontanément, et non suite à une demande de ta part. Donc tu n'es pas en position de demandeuse. Eux, si. Et ils font des propositions aussi basses ?
Et suite à ton refus ( ou non-réponse ) est-ce qu'ils relancent leur proposition ? Proposent-ils plus ?

As-tu prévenu les éditeurs qu'ils étaient plusieurs sur le coup ? ( histoire de faire monter les enchères )

Surtout, ce qui est important, c'est que tu nous dises combien tu as gagné avec Comme Convenu 1&2. Qu'on se fasse une idée.

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Haskqh - il y a 5 ans

Le problème comme l'ont dit certains lecteurs c'est que même si tes exigences sont légitimes, le marché de la bd est saturé en France et sans critiquer le moins du monde ton travail tu ne vends pas encore des dizaines ou centaines de milliers d'exemplaires.

L'éditeur sera forcément plus généreux avec un auteur à succès dont il saura qu'il peut avoir un retour sur investissement même si l'album est moyen qu'avec un auteur talentueux mais qui n'a jamais été dans les best-seller.

Même si Delcourt est riche il doit faire vivre énormément d'auteurs et te donner 15000 ou 20000 euros c'est peut être une grosse prise de risque pour eux.

Tu as choisi un beau métier mais concurrentiel et a écrit des règles particulières mais tu as la chance d'être ton propre patron, de faire ce que tu aimes et d'avoir ta famille et de l'amour autour de toi.

En continuant à faire ce que tu aimes et à faire de la bd de qualité, tu finiras pas être dans les best-seller et ensuite des belles avances tu en auras.

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Michel - il y a 5 ans

Le groupe Delcourt, en 2017, affichait un chiffre d'affaires de 54,7 millions d'euros et un bénéfice net de 4,6 millions d'euros. (https://www.societe.com/bilan/groupe-delcourt-334898822201712311.html)Ça va pour eux, merci, ils peuvent prendre plus de risques.
Cependant, le vrai scandale, c'est qu'environ 40 % du prix du livre va au libraire, c'est à dire... la FNAC ou, de plus en plus, Amazon ! Est-ce vraiment justifié ?

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MattS - il y a 5 ans

C'est sûr que 40% de marge distributeur, quand c'est la FNAC, Amazon ou un supermarché, c'est énorme...

Mais faut pas oublier qu'à côté de ces gros, il y a aussi des milliers de libraires indépendants ou presque, pour qui ces 40% sont vitaux... Si je regarde par exemple les comptes de la librairie en bas de chez moi, qui est une vraie indépendante, ça tourne à 15-20 k€ de bénéfice annuel pour 300 k€ de chiffre d'affaire. Avec une marge brute à 30% au lieu de 40%, elle passerait en déficit...

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Okok - il y a 5 ans

Dis donc, heureusement que tu es là pour tout bien expliquer à Laurel.
Mention spéciale aux 2 derniers paragraphes.
Faudrait pas inverser le blog hein.
Laurel nous explique le problème et des commentaires avisés complètent certaines infos.
Toi tu viens expliquer sa vie à l'auteur.

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Youpi - il y a 5 ans

Maliki avait fait une bonne planche en juin 2016 pour expliquer la situation et j'espère que Laurel ne m'en voudra pas de mettre le lien:
http://maliki.com/strips/a-croisee-chemins/
A l'époque elle a commencé à mettre en place un tipee et ce strip était d'abord une volonté d'explication, mais je pense que son analyse est très pertinente.

En gros, le nombre d'auteurs a fortement augmenté depuis 2001 alors que le nombre de lecteurs... ben non. Et leur pouvoir d'achat pas spécialement (!).
Je pense que le net a eu un rôle: avant l'arrivée du net et des blogs, pour se faire connaître du public il fallait pouvoir d'abord se faire accepter et publier dans un journal. Maintenant n'importe quel dessinateur peut créer son blog (NB: Je ne dis pas nécessairement qu'avant c'est mieux qu'aujourd'hui ou l'inverse. Disons qu'avant la sélection se faisait en amont... avec les avantages mais aussi les inconvénients que ça peut avoir. Cf John Kennedy Toole).

Le métier a toujours été aléatoire, un peu comme les intermittents du spectacle. Il y a les quelques stars... et les autres!

Du point de vue éditeur, il y a eu pas mal de fusion dans le métier.
Or pour un éditeur impossible de déterminer l'exacte validité financière de tout ce qui sort sur le marché... Et d'un autre coté ce serait frustrant de passer à coté du prochain John Kennedy Toole de la BD.
La solution? Ratisser large: on publie tout ce qui bouge mais on paie (logiquement) moins sauf pour les valeurs sûres pour limiter les risques et les frais.

La solution logique pour les auteurs qui ont une bonne base de lecteurs (donc des acheteurs nombreux) est donc de s'auto-produire en attendant d'être suffisamment "rentable" pour qu'une maison d'édition leur propose un contrat intéressant...

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Laurel - il y a 5 ans

Excellent lien, vers une BD géniale et très claire. Merci !

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Waingaa - il y a 5 ans

Il me semble que l'une des conditions demandées à l'éditeur est de laisser l'ouvrage en libre accès sur le blog. Or, j'imagine que l'éditeur considère qu'il s'agit d'un manque à gagner. C'est peut-être la raison pour laquelle l'avance est plus faible ?

Je ne me rappelle plus si ce point a été abordé : avez-vous contacté les éditeurs qui avaient déjà publié vos précédents albums, avec un tarif qui vous avait satisfaite ?

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Jean - il y a 5 ans

@Waingaa excellente réflexion, peut-être qu'en connaissant le nombre de lecteur du blog, on pourrait en tirer des conclusions pour l'édition papier mais il faut que celle-ci apporte un gros plus pour lacher 20€, ce que je ne fais jamais pour du noir et blanc.

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Laurel - il y a 5 ans

Jean > Ah, couleur ou noir et blanc, ça joue ?
Pourtant, (ous avons eu des devis) le noir et blanc n'est pas du tout moins cher, quand on prend la meilleure encre, et bien sûr le meilleur papier.

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Jean - il y a 5 ans

Mais à l'oeil, la couleur fait la vie, mais ton dessin est fait pour le noir et blanc. :)
Je n'aurais jamais cru, je pensais que les encres de couleur seraient plus cher et surtout plus difficile à calibrer.
Actuellement, les éditeurs font monter les prix en ajoutant des bundles, style ex-libris, crayonnés …, mais le prix fait que j'en achète moins qu'il y a 5 ans.

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Laurel - il y a 5 ans

Oui, la couleur est plus chère, c'est vrai. La qualité peut multiplier par 4 ou 5 le prix. Je n'avais pas fait de devis pour de la couleur (mais je connaissais le tarif, en qualité moyenne, c'est équivalent à la haute qualité noir et blanc).
Merci pour ton commentaire.

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Laurel - il y a 5 ans

Non, je n'ai contacté personne d'autre, car être en position de demander n'aurait pas fait de miracles, ç'eut été pareil, ou pire.

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